lundi 26 janvier 2009

Hué

Lundi 29 décembre 2009, Saigon

Départ pour Hué ; mes compagnons de voyage et moi avons pris le train de 13 h pour l'ancienne capitale impériale, mille kilomètres plus au nord. Nous étions dans un wagon de six couchettes – trois superposées sur deux rangés – pour une vingtaine d'heures de train.

À la tombée de la nuit le jeune marié et moi sommes allés écluser quelques bières dans le wagon restaurant. Lorsque nous atteignîmes la côte, je découvris, ébahi, des centaines de traits de lumières blancs et figés, à perte de vue. Le marié m'expliqua que ces tubes néons marquaient les paniers des pêcheurs.


Mardi 30 décembre 2009, en arrivant à Hué

La nuit fut courte et peu reposante, vers 4 h je me suis réveillé sans parvenir à retrouver le sommeil, j'ai donc profité du levé du jour pour admirer les montagnes couvertes d'une forêt luxuriante d'un côté, et le bord de mer de l'autre. Les images d'Épinal du Vietnam ont commencé à défiler : paysanne portant des charges de part et d'autre d'un bâton posé derrière son cou, un autre labourant une rizière boueuse à l'aide d'un soc tracté par un buffle placide, tombes colorées disséminées dans les champs. Un rare moment d'exotisme.

























Nous sommes arrivés à Hué vers 8 h. L'endroit est magnifique, hélas il pleut depuis que nous avons posé le pied ici. La balade de deux heures dans l'antique cité s'est accompagnée de cette pluie fine et pénétrante.


Au retour, réconfort mérité, hammam et massage avant un petit resto... Ordre et beauté, luxe, calme et volupté.

Mais peu d'image ; un bug de la carte mémoire de mon APN a grillé une partie de mes clichés, ceux ici publiés reviennent de loin et ne doivent leur survie qu'aux bons soins de mon ami Richard ; qu'il en soit ici solennellement remercié.

vendredi 16 janvier 2009

Mariage

Samedi 27 décembre 2008, Saigon

La tradition vietnamienne veut que la famille du marié offre des cadeaux à la famille de la mariée, présents qu'il est nécessaire de préparer et d'apprêter selon les usages.

Une tante de la mariée venue en renfort maintenir la tradition a commencé à disposer les fruits, l'alcool, les gâteaux, sans oublier Kiki, un cochon de sept kilos dont nous aurons l'occasion de reparler.

C'est ensuite à la mère du marié de terminer la préparation des cadeaux.





Toute situation semble avoir ses coulisses...




Les garçons d'honneur, dont j'étais, sont chargés d'accompagner le prétendant avec les cadeaux ; la distribution commence, et tout le monde s'inquiéte de savoir s'il serait le petit veinard en charge de Kiki, grasse et suintant l'huile. Les petits gabarits, c'est-à-dire les vietnamiens et moi, avons légitimement reçu un plat, déjà bien assez lourd à mon goût, et j'ai vite senti venir le truc pour l'ami Sébastien, son mètre quatre-vingt dépassant sensiblement la moyenne locale, tout content d'arborer son costume sur mesure (excusez du peu) flambant neuf (il allait quand même pas le faire faire en France...). Pas loupé. Aucun photo pour témoigner, puisque j'étais déjà chargé, et croyez bien que je suis le premier à le regretter, mais pour planter les personnages, puisque vous connaissez Kiki, laissez-moi vous présenter Sébastien, à gauche, aux côtés de Georges.









Pour revenir à la cérémonie, donc, nous voilà sept garçons d'honneur courageusement chargés d'un des plats, de plus en plus lourd à mesure que le cérémoniel, les photos et les films s'enchaînaient, mais tous, à l'exception de Sébastien, conscients que notre sort aurait pu être bien pire. Enfin nous nous mettons en marche, en file indienne derrière le futur époux. Le trajet est court, le temps de rejoindre la grande rue Dien Bien Phu où nous attendaient une grosse berline japonaise et fleurie pour le marié, un minibus pour nous. Nous nous diluons dans le flot des vélomoteurs, direction la maison de la mariée (plus précisément sa mère). Comme elle habite dans un réseau de petites ruelles bien moins large qu'une voiture, nous nous garons un peu plus loin, et entrons, de nouveau en file indienne, dans le quartier animé et étroit. Devant la maison convoitée, sept demoiselles d'honneur nous attendent pour recevoir les cadeaux. On procède à l'échange, ce qui veut dire qu'une petite veinarde hérite de Kiki, mais la compassion est autre, la belle semblait à peine plus lourde que la bête... Le prétendant peut aller quérir sa dulcinée. On échange encore des cadeaux devant un bel autel, on rend hommage aux ancêtres.




















Et l'on se souviendra longtemps de ce départ, lorsque le marié emmène son épouse, lui suivi par sa procession de garçons d'honneur, elle par ses demoiselles, sous les acclamations de tous le voisinage, qui de sa porte, qui penché à sa fenêtre, qui du fond de sa maison, des applaudissements, des exclamations qui sonnaient comme des félicitations, jusqu'aux voitures.

Les festivités se poursuivirent naturellement autour d'une grande table, pour un repas riche de toute l'inventivité de la cuisine vietnamienne.

La mariée était belle, le marié était fier, et on l'eut été pour moins...

















L'occasion de faire connaissance, de partager une bonne bière et quelques éclats de rire, tout ce qui ne nécessite nulle langue commune.


lundi 12 janvier 2009

Saigon

Mardi 23 décembre 2008, Hanoi

Me voilà à Hanoi, après un long vol ennuyeux jusqu'à Séoul puis une courte escale dans un aéroport aseptisé qui n'est pas sans rappeler l'obsession nippone. Tout le contraire d'Hanoi qui offre de prime abord un visage attirant : ça klaxonne à tout va, on vous accoste pour un taxi, une sorte de joyeux bordel qui évoque l'Afrique si chère à mon cœur. Quelque chose me dit que je vais me plaire ici...

Quelques heures plus tard, à peine débarqué à Saigon, à l'arrière du gros scooter de Yen conduit par Brice, nous fonçons à toute allure dans les larges artères encombrées de vélomoteurs, et je confirme immédiatement cette première impression agréable. Mes premières pérégrinations saigonaises me permettent de confirmer la primauté du deux-roues ici. Petit florilège.



























Mais Saigon, c'est aussi de beaux bâtiments, héritées ou pas de la période coloniale, comme la Cathédrale Saint Jean, construite par les français (avec des briques de Toulouse !) de 1877 à 1880, non loin du récent et Diamond Plaza...

















...ou encore l'opéra dans un inimitable style meringue qu'on en mangerait...















L'impressionnante poste centrale, construite de 1886 à 1891, où s'affichent, décalés, les grands noms de la France et de l'époque,
et dont l'immense charpente métallique intérieure, oeuvre de Gustave Eiffel, vaut le détour.

Saigon, c'est aussi des décorations de Noël incroyablement kitsch,












et des trucs dont on se dit, sans doute à tort, qu'on ne verrait pas ça ailleurs...






Départ

Lundi 22 décembre 2008, quelque part au-dessus de l'Europe

C'est le yoyo habituel, fébrile dans le train, inquiet dans le taxi, impatient dans la file d'attente, jusqu'à la délivrance de la carte d'embarquement, qui s'accompagne toujours du providentiel délestage du lourd bagage. Au guichet, une hôtesse d'origine asiatique s'extasie du fait que je me rende à Séoul.
- Vous êtes d'origine coréenne ?
- Oui.
- Au risque de vous décevoir, je ne m'arrête pas à Séoul, c'est juste une escale...
- Vous avez raison, il fait -10 là-bas.
- Je ne savais même pas qu'il pouvait faire moins quelque chose à Séoul...

Désormais dans l'avion, 10h30 de répit avant la (courte) transition coréenne, on peut faire le beau, sourire aux hôtesses de l'air en se faisant servir comme un pacha, tout en écoutant le dernier REM via quelques contacts pertinents sur l'écran tactile de mon siège.
Nous survolons une mer moutonnante de nuages, j'imagine le Nord de l'Europe sous la pluie ou au moins le gris.


Pour la petite histoire, je me cogne un méchant trajet à cause des vols-pas-chers et d'une belle méprise qui m'a fait prendre un billet pour Hanoi, au nord du pays, alors que mes amis vivent à Saigon, 1300 km plus au sud à vol d'oiseau. Dans l'ordre, donc, Amplepuis – Lyon – Paris – Séoul – Hanoi – Saigon, dans la foulée.


L'hôtesse n'avait pas menti, le commandant de bord annonce -6°C à notre atterrissage à Séoul, magnifique sous la neige et le soleil levant.